Sokhna Awa Bousso est née en 1855 à Mboussobé Jolof, où résidait son père, Serigne Mboussobé, frère utérin de Sokhna Diarra Bousso (RTA). Elle était la fille de Sokhna Maty Niang, épouse de Serigne Mboussobé. De leur union sont nés Serigne Afia Bousso et Serigne Ibrahima Bousso.
Dès son jeune âge, Sokhna Awa reçut une solide formation en mémorisation du Coran et études des sciences religieuses sous la direction de son père, un grand érudit. Sa maîtrise des sciences islamiques et sa mémorisation du Coran en ont fait une femme de savoir exceptionnelle. Connue pour sa piété, sa chasteté et son dévouement à l’adoration de Dieu, elle incarnait les qualités d’une épouse vertueuse et d’une fervente adoratrice.
En tant que disciple sincère et dévouée, Sokhna Awa Bousso vouait une admiration et un respect profonds à Cheikh Ahmadou Bamba, qu’elle considérait comme son guide spirituel. Elle s’impliquait activement dans son service, notamment en nourrissant les récitateurs du Coran.
Une anecdote célèbre raconte que, lorsque Cheikh Ahmadou Bamba était gravement malade et incapable d’écrire, elle rédigea sous sa dictée le poème renommé Matlabu Chifâ-i (La quête de la guérison). Cette action témoigne de son rôle central dans la transmission des écrits du Cheikh. Par ailleurs, Sokhna Awa maîtrisait l’art de la médecine par les plantes. Grâce à ses connaissances, elle soignait avec succès des patients souvent considérés comme incurables. Sa maison était un lieu de recours pour les malades en quête de remède.
Parmi ses qualités remarquables, Sokhna Awa se distinguait par sa loyauté absolue envers Cheikh Ahmadou Bamba. Lorsqu’elle devint son épouse, elle déclara : « Je ne suis pas ici uniquement comme épouse, mais comme disciple en quête de bénédictions et de l’agrément de mon Seigneur».
C’est certainement la force de cette conviction qui lui a procuré, avec la bénédiction du Seigneur, une descendance bénie, dont Serigne Afia Ahmad Niang, un fervent disciple de Cheikh Ahmadou Bamba. Serigne Fallou Mbacké, le deuxième calife général des Mourides, Sokhna Fatima Mbacké (décédée très jeune) et Sokhna Marième Kounta (1891-1922) RTA.
Pendant les périodes de retraite spirituelle du Cheikh dans les forêts de Mbal avant la fondation de Touba, Sokhna Awa joua un rôle crucial. Elle préparait elle-même ses repas et partait à sa recherche, accompagnée d’un guide. À l’approche de l’heure de la prière, elle demandait à son accompagnateur de procéder à l’appel à la prière (Nodd), ce qui faisait apparaître immédiatement le Cheikh.
Son amour pour le Prophète ﷺ était intense, et elle observait une discipline spirituelle exemplaire. Elle récitait fréquemment le Coran et la Qasida « Ikfini », un poème recommandé par le Cheikh pour invoquer la protection divine.
Sokhna Awa Bousso incarne l’image d’une figure exemplaire de piété, de service désintéressé, et de dévouement spirituel. Elle quitta ce monde en 1937, après avoir vécu 84 ans (en calendrier hégirien), et fut inhumée au cimetière de Touba.
Sa prière mortuaire fut dirigée par Cheikh Mouhamadoul Moustapha Mbacké, premier khalife général des Mourides.