La livraison de samedi de la presse quotidien traite principalement de sujets relatifs à l’Aïd-el-adha ou Tabaski, la grande fête musulmane qui sera célébrée lundi 17 juin au Sénégal par l’écrasante majorité des fidèles musulmans.
”Deux jours (dimanche et lundi) pour sacrifier au rituel d’Abraham”, écrit Sud Quotidien, au sujet de la Tabaski, la grande fête musulmane au cours de laquelle il est recommandé d’immoler un mouton, rituel qui se veut un acte de foi et de soumission à Dieu.
”Entre des moutons aux prix onéreux pour leurs bourses de +gorgorlu+ et des difficultés de transport accentuées par la hausse indue des tickets, les Sénégalais s’apprêtent à célébrer encore dans la division la fête de la tabaski 2024”, écrit le même journal, après avoir titré ”Une tabaski, deux fêtes”.
Le journal Le Quotidien fait état d’un ”renchérissement des coûts” sur les marchés d’approvisionnement en moutons notamment, mais malgré tout, les populations sont décidées à se donner les moyens de fêter la Tabaski comme il se doit “à tout prix”.
”C’est le même refrain tous les ans : ça coûte cher, un mouton. Mais, tous les ans, même si elles leur trouent les poches, les Sénégalais s’arrangent pour trouver des cornes pour la Tabaski”, rapporte Le Quotidien.
Il y a aussi ”l’éternelle anarchie dans le transport”, les jours précédant la Tabaski, note le quotidien Le Soleil, journal qui fait état d’une “hausse des tarifs à la veille de la fête”.
Cette situation a fait réagir le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens. Malick Ndiaye a rappelé à l’ordre les transporteurs. Il leur a rappelé qu’”aucune augmentation des tarifs n’a été discutée” avec les acteurs du secteur, selon le quotidien Libération.
Le quotidien L’info rapporte même que la tutelle ”hausse le ton” face à cette ”hausse injustifiée” des prix des transports. Il a prévenu que ”toute augmentation des tarifs constituerait une violation de la réglementation sur les tarifs de transport routier […]”
Pour le reste, plusieurs journaux reviennent sur la baisse opérée sur les prix des principales denrées de consommation. Le quotidien L’Observateur parle à ce sujet d’”éternel saupoudrage”. ”Le coût de la vie a toujours été un casse-tête pour les différents régimes politiques”, relève le journal, selon lequel la baisse des prix est ”une solution à problèmes”.
Des économistes interrogés par le journal militent pour une solution “durable”, ”structurelle”, qui passe notamment par le consommer local et l’autosuffisance alimentaire.
Le Forum civil, antenne sénégalaise de l’ONG Transparency International, s’est aussi prononcé sur les mesures annoncées jeudi par le gouvernement, rapportent plusieurs quotidiens.
Birahim Seck, responsable du Forum civil, salue certes ”les efforts du gouvernement”, mais c’est pour mieux inviter les autorités à ”travailler dans le sens de garantir la sécurité et la souveraineté alimentaire”, rapporte le quotidien L’As.
“Le Sénégal est encore un pays importateur net. À cela, s’ajoutent les coûts de transport et d’assurance qui réduisent fortement les marges bénéficiaires des opérateurs économiques”, explique M. Seck dans des propos rapportés par le quotidien L’info.
”Bien mais peut mieux faire. C’est ainsi que certains politiques apprécient la baisse des prix des denrées alimentaires. La solution durable réside dans la promotion de l’agriculture locale, d’une part, et la baisse du train de vie de l’Etat, d’autre part”, lit-on dans les colonnes de Walfquotidien.
Selon Enquête, sur cette question, le nouveau régime, arrivé au pouvoir début avril dernier, ”marche sur une corde raide”. Le journal, citant des spécialistes, soutient que ”la situation budgétaire ne permet pas […] d’avoir une plus large marge de manœuvres concernant cette baisse des prix des denrées de première nécessité”.