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REVUE DE PRESSE : Les quotidiens reviennent aux sujets communs

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La presse quotidienne est revenue lundi à un ton plus ordinaire, avec des sujets renvoyant à la marche d’un pays retrouvant son quotidien, après les moments de passion et d’exaltation politique liés à une campagne électorale qui s’est terminée par une alternance au pouvoir.

 

Sud Quotidien, par exemple, ouvre son édition sur les ‘’défis de la nouvelle opposition’’ au président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, dont le gouvernement finit de s’installer et de prendre les rênes du pouvoir.

‘’Contrairement au contexte des deux premières alternances politiques survenues en 2000 et en 2012, où le nouveau président élu, aussitôt après son installation, avait en face de lui une opposition reconstituée pour l’essentiel autour de l’ancien parti au pouvoir, l’actuel régime […] pourrait ne pas connaître de sitôt la pression d’une opposition politique reconstituée’’, analyse Sud Quotidien.

 

Il estime que les ‘’crises de leadership […] au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar et l’éventualité de la réunification de la grande coalition Yewwi Askan Wi, avec à la clé la relance de l’intercoalition Yewwi-Wallu, sont autant de défis qui pourraient refroidir pour un temps les activités de la nouvelle opposition’’.

 

Sauf que le temps semble compté pour le nouveau régime, si l’on en croit certains observateurs, parmi lesquels le secrétaire exécutif de l’ONG 3D, Moundiaye Cissé. ‘’Il (Bassirou Diomaye Faye) est le premier président d’une alternance à faire un mandat de cinq ans, contrairement à Wade et à Sall’’, fait observer ce dernier dans des propos rapportés par Vox Populi.

 

‘’Le ‘jub, jubël et jubanti’ ne doit pas être un simple slogan, il ne doit pas, non plus, être sélectif’’, ajoute cette figure importante de la société civile sénégalaise en faisant allusion à l’engagement des nouvelles autorités à promouvoir l’intégrité dans la conduite des affaires publiques.

 

‘’Les piliers de la résistance’’

 

Le fondateur d’Afrikajom Center, Alioune Tine, une autre figure de la société civile sénégalaise, concernant les mêmes sujets, évoque dans les colonnes du quotidien EnQuête les premières mesures du nouveau gouvernement. ‘’Son regret réside dans l’absence, à ses yeux, d’une vision globale en matière de politique culturelle.’’

 

Or, la rupture préconisée par le nouveau pouvoir ‘’sera dans la culture ou elle ne sera pas’’, tranche Alioune Tine, qui, selon EnQuête, a ‘’joué un rôle important dans l’ombre’’, pour le dénouement heureux de la crise politique des trois dernières années au Sénégal.

 

L’info revient sur ‘’les piliers de la résistance’’ qui ont permis au Sénégal de dépasser ses contradictions politiques et de parvenir à une nouvelle alternance au pouvoir. Le journal parle notamment d’un Conseil constitutionnel ‘’droit dans ses bottes, qui a freiné le président de la République quand il le fallait’’.

 

L’armée sénégalaise aussi est ‘’restée professionnelle et républicaine, malgré les circonstances et les appels favorables à un coup d’État’’, tout cela ajouté aux acquis d’une ‘’culture démocratique vivace, encadrée par une société civile et une population debout’’, observe L’info.

 

Concernant la baisse des prix des denrées de première nécessité et du loyer, une mesure parmi les plus attendues du nouveau gouvernement, selon plusieurs quotidiens, la marge de manœuvre de l’État apparait faible, selon WalfQuotidien, qui cite l’économiste Meïssa Babou.

 

Le nouveau gouvernement ‘’dispose d’une faible marge de manœuvres pour revoir à la baisse les prix des denrées alimentaires et du loyer. L’élargissement de l’assiette fiscale demeure l’alternative’’, soutient WalfQuotidien.

Dans un entretien avec le quotidien Bès Bi Le jour, Mouhamadou Madana Kane, ‘’candidat recalé’’ à la dernière élection présidentielle, estime, lui aussi, que la baisse du coût de la vie ‘’sera très difficile à mettre en œuvre’’.  Il dit même entrevoir ‘’des périodes difficiles’’, rapporte le journal.

 

Le porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarré, dit presque la même chose. Parlant du mandant du nouveau pouvoir, dans les colonnes du quotidien L’info, il affirme que ‘’ce ne sera pas une partie de plaisir […] parce que les attentes sont immenses, alors que presque tout est à réajuster et à revoir’’.

 

‘’Un nettoyage à grande eau des écuries d’Augias’’

 

Tribune estime que ces dernières années, le Sénégal a ‘’été un vrai pays de ‘lidienti’, où tout se négociait’’, des passeports diplomatiques aux permis de conduire, des certificats de nationalité, de décès ou de mariage aux extraits de naissance, les diplômes ‘’et même le vote’’.

 

‘’Mais, avec l’accession du nouveau régime qui a [théorisé] le ‘jub, jubal, jubanti’, on s’achemine vers un nettoyage à grande eau des écuries d’Augias. Seulement, ça ne sera pas une mince affaire pour les nouveaux dirigeants, vu les intérêts [en jeu] et les résistances’’, ajoute le même journal.

 

Kritik’ incite à garder espoir. Le journal note que le partage du gâteau ‘’n’a pas eu lieu avec l’arrivée du nouveau pouvoir’’, ou du moins ‘’le président Bassirou Diomaye Faye n’est pas encore dans les dispositions pour caser une clientèle politique, soit-elle celle qui a porté le combat de la résistance et réussit à le propulser à la tête de l’État’’.

 

‘’Pourtant, célèbres et très actifs durant les moments de braise, ils ont rêvé durant le combat politique de lendemains plus stables, une fois leur candidat propulsé à la charge suprême’’, ajoute ce quotidien en parlant des ‘’damnés du projet’’ politique porté par les nouveaux dirigeants du pays.

 

Source A annonce, pour sa part, que le Premier ministre est attendu ce lundi au Building administratif. ‘’À travers ce déplacement, explique le journal, le chef du gouvernement voudrait être informé de la capacité de ce joyau construit à coups de milliards de francs CFA à abriter les institutions de la République logées dans des bâtiments pris en location.’’

 

Cela ‘’permettrait au […] président Bassirou Diomaye Faye de rationaliser les finances publiques’’, ajoute Source A.

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