Des populations de Mbour 4 ont demandé, dimanche, aux nouvelles autorités gouvernementales, de diligenter la régularisation du dossier du foncier de leur quartier situé dans la périphérie de la ville de Thiès.
Des habitants de Mbour 4 dont les maisons avaient été démolies en 2021, au motif qu’elles empiétaient sur une forêt classée, se plaignent de se voir toujours interdire de reconstruire leur demeure, bien que la zone ait été déclassée par le président Macky Sall.
Pendant ce temps, des citoyens venus d’autres villes du pays, et qui se sont vu octroyer des parcelles sur ce site, sont en train de bâtir leur maison.
Ces personnes qui se présentent comme faisant partie des premiers habitants du site, déplorent le fait qu’au moment où ils courent derrière une régularisation de leur parcelle, des proches du régime déchu se sont retrouvés avec ”des centaines de terrains”.
”Nous invitons le président Bassirou Diomaye Faye à régler cet épineux problème qui dure depuis presque plus de 20 ans”, a dit Ndèye Yandé Diop Fall, qui relève que Mbour 4 est habité par des veuves, des orphelins et de travailleurs ”goorgoorlu” (débrouillards, en langue wolof).
”Monsieur le président Bassirou Diomaye Faye, lors de votre passage à Thiès, le vendredi 22 mars (2024) vous avez promis aux Thièssois de leur remettre leurs terres, une fois élu président de la République”, a dit Mme Fall, faisant référence aux propos du candidat de la coalition ”Diomaye Président”, lors de la campagne présidentielle.
Elle a exprimé l’insatisfaction des populations de ce qu’elle appelle ”Mbour 4 authentique” par rapport au traitement de ce dossier par les équipes municipales en place.
Selon elle, ces citoyens ont décidé de lancer le plan ”Dëkki Mbour4”, qui consiste à ”ne plus rester les bras croisés”, mais à ”aller construire (leur maison), comme tout le monde”.
Ils envisagent aussi d’aller rencontrer le président de la République au palais.
Amadou Dia, conseiller municipal et un des dirigeants du premier collectif de victimes de Mbour 4, a relevé que les personnes dont les maisons ont été démolies devraient être régularisés en premier.
”Nous ne pouvons pas comprendre que des gens qui n’habitent pas à Thiès bénéficient de 600 parcelles, 200 parcelles, au moment où des gens qui avaient occupé le site pendant des années, sont laissés en rade”, a dit M. Dia.
Non seulement ils ne peuvent pas ériger une quelconque construction, en raison d’une interdiction de l’autorité administrative, mais ils n’ont toujours pas reçu de titre de propriété.
Amadou Dia invite le président Bassirou Diomaye Faye, inspecteur des impôts de formation, à œuvrer à ce que ces habitants qui attendent depuis trois ans, rentrent dans leurs droits.
Il souhaite que la priorité soit accordée aux premiers habitants, qui avaient été recensés depuis 2017, et qui ont été à l’origine de la décision de l’ancien chef de l’Etat de déclasser cette partie de la forêt du plateau de Thiès.
Avec APS