À Monsieur le Chef d’état major général des armées Mon général,
À travers ces quelques phrases, je vous prie de lire l’inquiétude d’un citoyen sénégalais soucieux du devenir de son pays et aucunement l’insolence d’un jeune populiste qui, sous aucune prétention ne peut vous faire la leçon. Pardonnez cette digression mal placée parce que votre qualité commande que l’on vous épargne de la lutte politique mais la survie de notre patrie impose cette interpellation.
Nous savons, et vous le savez mieux que nous, vu votre parcours, que pour préserver les intérêts d’une patrie, un militaire se doit toujours de tenir un langage de vérité à une autorité civile quoi que cela puisse lui coûter.
Ce n’est pas un hasard, si le Président de la République est entouré de trois miliaires en permanence dans tous les cas de figure :
1-Un aide de camp (militaire), pas uniquement pour porter une malette mais surtout pour faire office de conseiller et lui tenir un langage de vérité en toutes circonstances.
2-Un médecin militaire pour s’assurer de sa santé et si possible lui imposer les mesures sanitaires dues à son égard en toutes circonstances.
3-Un gendarme comme gouverneur militaire pour s’assurer de sa sécurité et lui imposer les mesures sécuritaires que demandent son statut en toutes circonstances. Lorsque qu’une situation échappe à toutes ces autorités militaires, il vous revient alors de raisonner celui à qui nous avons confié les destinées de notre République. Aujourd’hui, il n’existe l’ombre d’un doute que le Président de la République du Sénégal outrepasse ses prérogatives et compte sur les forces de l’ordre pour réprimer les sénégalais qui se dresseront contre cette volonté manifestement anticonstitutionnelle.
Et de votre belle carrière, l’histoire ne doit pas se rappeler que vous avez épaulé le premier Président de l’histoire du Sénégal indépendant à reporter illégalement une élection présidentielle c’est-à-dire commettre un coup d’état constitutionnel au vue et au sue de la communauté nationale et internationale.
Votre devoir et votre serment de protéger la République et l’intérêt général vous oblige à rappeler le Président de la République du Sénégal à l’ordre. Le cas contraire, il vous mettra dans les jours à venir, dans un embarras et dans une posture qui vous placeront du mauvais côté de l’histoire, parce que nous Sénégalais, nous nous battrons pour restaurer la démocratie de ce pays qui nous a tous donné.
Seydina Oumar Touré, USJ / Senegaal Gü Deggü