La campagne de commercialisation de l’arachide est toujours au ralenti dans le Saloum. Les producteurs attendent l’arrivée des huiliers et opérateurs qui, à leur tour, attendent le paiement de la dette que l’État leur doit. Une situation qui suscite l’inquiétude chez les producteurs qui n’ont d’autre choix que de patienter au risque de voir leurs productions périr.
« L’heure est grave parce que le monde rural est en train de vivre des moments sombres de son histoire. La commercialisation est à terre car les huiliers qui sont sur le terrain ne reçoivent que deux ou trois camions par jour. Ceci est dû au fait qu’ils reçoivent les camions à 307 francs le kilogramme. Quand le paysan ne veut pas vendre moins de 300 francs, donc l’acheteur ne peut pas amener des graines au niveau de l’usine à 7 francs. Même avec l’achat des sacs, ça ne peut même pas remplir les frais », déclare Tidiane Cissé.
Car explique-t-il « les opérateurs aussi, n’ont pas reçu d’argent. Et même les Chinois, qui venaient acheter nos graines ne sont toujours pas là. Donc le problème reste très compliqué dans le monde rural et très inquiétant pour les paysans aussi ».
Cependant ajoute Tidiane Cissé « on s’accroche en espérant que la situation va s’améliorer. A défaut de quoi, le paysan va vendre ses graines juste afin de pouvoir subvenir à ses besoins et ceux de sa famille. Ce qui n’est pas encourageant. Le pire c’est que le paysan est obligé de vendre à perte juste pour nourrir sa famille et faire sortir les graines d’arachides de ses mains. Donc, c’est une situation très compliquée et catastrophique. Nous voulons que les prix fixés par le gouvernement soient revus » plaide le secrétaire général des producteurs du bassin arachidier, Tidiane Cissé.