Le parcours de l’équipe nationale du Sénégal à l’Afrobasket féminin à Kigali, porte à jamais l’empreinte de Cierra Janay Dillard, auteure d’une belle compétition avec 105 points marqués en 166 minutes de jeu, avec à la clé MVP à trois reprises, permettant ainsi aux Lionnes de rêver d’un douxième sacre inespéré après deux défaites inaugurales.
La meneuse sénégalaise a illuminé de son talent le parquet du Kigali Arena, lors de cette édition de l’Afrobasket féminin. La joueuse de 26 ans d’origine américaine, méconnue du grand public avant le début du tournoi, a largement contribué à la qualification du Sénégal en finale.
Même lorsque le Sénégal perdait ses deux matchs de poule contre l’Ouganda et le Mali, Dillard était l’une des rares éclaircies dans la grissaille. Démarche esthétique, les yeux globuleux, bandeau blanc autour de la tête, chevelure abondante, la néo-sénagalaise a crevé l’écran. Elle était presque la seule joueuse qui parvenait à sortir la tête de l’eau quand les Lionnes pataugeaient en début de compétition.
Dillard a inscrit 21 points contre l’Ouganda (83-85) et 20 contre le Mali (49-72). Elle a terminé deuxième meilleure marqueuse avec 41 points, derrière l’Égyptienne Nadine Mohamed (48 points).
Sur l’ensemble des cinq rencontres, Cierra Janay Dillard a mis 105 points, soit une moyenne de 21 points par match. Joueuse la plus utilisée, elle a cumulé 166 minutes sur le parquet.
Talentueuse et disponible, la naturalisée sénégalaise en juillet dernier, est l’une des grandes artisanes de la qualification du Sénégal en finale contre le Nigéria.
Très en jambe, rapide et technique, Dillard ne lésine pas sur ses efforts et son énergie pour ramener son équipe ou lui redonner l’avantage.
La nouvelle star reste zen et détendue. Elle se permet même d’esquisser des pas de danse pour détendre l’atmosphère et sûrement certaines coéquipières tétanisées parfois par l’enjeu. La sociétaire du Sporting (Égypte) ne connait pas la pression et ne manque pas de faire le show, chaque fois qu’elle reussi ses tirs primés où ses magnifiques percés dans la défense adverse. C’est dans un style décontracté qu’elle aborde ses matchs.
Déroutante, lorsqu’elle se lance dans ses drilles drop, ses Jump Hook, et ses Dream Shake (gestes techniques au basket) et les tirs de face, elle est intenable. Le facteur X, selon l’entraîneur du Mali, Oumarou Sidiya.
« Je l’ai rencontré deux fois. J’étais convaincu que c’était la bonne joueuse qu’il nous fallait parce qu’on avait besoin d’une bonne meneuse de très bon niveau pour revenir en Afrique », a dit Moustapha Gaye de la joueuse qui a mis 33 points contre le Mali en demi-finale. Une vraie masterclass devant les Aigles dames.
« Nous allons attendre la fin de la compétition pour tresser les lauriers. Pour le moment on va saluer le travail d’ensemble, sans les autres, Cierra n’y arrivera jamais. Fatou Dieng est son mentor, elle apprend aussi beaucoup d’Aya Traoré, d’Oumou Khairy Sarr. En gros, c’est un travail d’équipe », a-t-il déclaré.
« Pour Cierra Dillard, nous sommes toutes fières d’elle. On est contentes qu’elle soit là, qu’elle se soit adaptée très vite à l’équipe, à la culture sénégalaise et qu’elle se sente comme une sénégalaise. Nous sommes derrière elle. On lui parle tout le temps », a soutenu Fatou Dieng, meneuse sénégalaise.
Selon elle, Cierra Janay Dillard, est « une joueuse qui est bien, qui joue bien qui mène bien le jeu. Nous sommes dans une équipe et chacune d’entre nous joue sa partition ».
« Nous nous entendons très bien. Il y a du respect entre les anciennes et les plus jeunes. Nous nous serrons les coudes même s’il y a des hauts et des bas. Et c’est dans les moments difficiles que nous sommes plus solidaires », a dit la joueuse de 39 ans.