Un proche collaborateur de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko a été placé en garde à vue vendredi soir pour « outrage à magistrats et diffusion de fausses nouvelles », a-t-on appris samedi de source policière.
Bassirou Diomaye Faye, secrétaire général du parti présidé par Ousmane Sonko, a été arrêté vendredi soir après avoir posté un message sur Facebook critiquant la célérité excessive, selon lui, de la procédure dans le procès en appel pour diffamation de M. Sonko prévu lundi, selon son entourage. Il a également critiqué les magistrats en charge du dossier.
Il a été « placé en garde à vue pour outrage à magistrats, diffusion de fausses nouvelles et diffamation envers un corps constitué » par la Division des investigations criminelles (Dic, police judiciaire), à Dakar, a indiqué à l’AFP une source policière.
M. Sonko doit être jugé en appel lundi pour diffamation contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, un responsable du parti présidentiel. Ce dernier lui reprochait d’avoir déclaré qu’il avait été épinglé par un rapport d’une institution de contrôle pour sa gestion d’un fonds pour l’emploi des jeunes.
M. Sonko a été condamné le 30 mars à deux mois de prison avec sursis et doit verser 200 millions de francs CFA (300.000 euros) de dommages et intérêts au ministre. L’opposant conserve cependant son éligibilité pour la présidentielle de 2024, selon ses avocats.
Le parquet et la partie civile ont fait appel de ce jugement.
M. Sonko et ses supporteurs accusent le pouvoir d’instrumentaliser la justice pour l’empêcher de se présenter à la présidentielle de 2024. Le parti présidentiel accuse de son côté M. Sonko de vouloir paralyser le pays et de se servir de la rue pour échapper à la justice.
En mars 2021, la mise en cause de M. Sonko dans une autre affaire, de viols présumés, et son arrestation sur le chemin du tribunal avaient contribué à déclencher les plus graves émeutes depuis des années dans le pays. Elles avaient fait au moins une douzaine de morts. Le procès n’a pas encore eu lieu.
Le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, reste muet sur ses intentions au sujet de la présidentielle de février 2024, pour laquelle une vingtaine de candidats se sont déjà déclarés.