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Premier Lycée de la France d’Outre-Mer, le lycée Cheikh Omar Foutiyou Tall accuse le poids des âges

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Premier lycée français d’outre-mer crée en 1919, le lycée Cheikh Omar Foutiyou Tall (LCOFT) de Saint-Louis dont les bâtiments ont existé bien avant en 1886 croule sous le poids des âges.

 

Son proviseur, Ndèye Arête Sarr Mbodj, rappelle qu’avant d’être érigé en lycée, d’autres institutions toujours dédiées à l’enseignement ont abrité ces lieux. Elle parle notamment de la période où les locaux abritaient un établissement d’enseignement supérieur ainsi qu’une école normale d’instituteurs, une école professionnelle et une école primaire.

Selon quelques informations parcourues dans les archives, c’est en 1924 que l’Inspecteur général de l’enseignement en Afrique occidentale française (AOF) y avait transféré l’Ecole normale d’instituteurs et l’Ecole professionnelle. Plus tard, les classes primaires quitteront le lycée pour laisser la place à un établissement réservé uniquement au cycle secondaire.

Depuis lors, les bâtiments ont subi quelques réhabilitations mais pour le proviseur,  »cela ne suffit pas et il faut vraiment donner à l’établissement une cure de jouvence ». Le lycée figure parmi les établissements historiques dont le chef de l’Etat a annoncé la réhabilitation lors de son message à la Nation le 31 décembre dernier.

Le proviseur rappelle notamment la réhabilitation de 2010 avec quelques couches de peinture sur les murs mais plaide pour une action de grande envergure. Elle reconnait quand-même que les bâtiments sont toujours solides et tiennent.  Seulement, l’électricité avec les courts-circuits récurrents et la plomberie font des siennes.

 »Pour des bâtiments installés avant les indépendances, nous subissons des coupures intempestives qui endommagent nos machines et les techniciens mettent du temps à retrouver les circuits », explique-t-elle, relevant que l’humidité qui caractérise cette partie de Saint-Louis située sur une île contribue aussi à la dégradation des bâtiments et matériels. Les ordinateurs sont souvent affectés, a-t-elle dit.

L’école bénéficie de l’accompagnement de ses anciens organisés en associations. ‘’Très souvent les anciens nous viennent en aide », dit Mme Mbodj, citant l’exemple des ordinateurs reçus durant la Covid 19 des mains de Bocar Kelly qui permet à l’administration de bien fonctionner.

D’autres, organisés suivant les promotions, viennent en appui à l’établissement qui a reçu durant la Covid du matériel d’hygiène et du matériel informatique.

Le lycée reçoit des visiteurs en pèlerinage, selon Mme Sarr qui donne l’exemple d’une Française qui a révélé récemment lors d’une visite que sa mère était infirmière dans le passé dans ces lieux.

Malgré ses difficultés, le LCOFT se porte bien au point de vue des résultats scolaires, dit fièrement le proviseur.  »Depuis trois ans, nous ne quittons pas la barre des 60 pour cent » au bac, affirme-t-elle, mettant l’accent sur le taux de réussite de 100 pour cent obtenu dans la série S1 l’année dernière.

Il y a également l’augmentation continue des effectifs dans les séries scientifiques qui constitue un motif de satisfaction pour Mme Mbodj qui ne comprend pas que les élèves nourrissent une peur bleue des mathématiques.  »Il faut leur faire comprendre qu’ils peuvent réussir dans ces séries et que certains peuvent être performants en mathématiques contrairement aux idées reçues », plaide-t-elle.

Elle reconnait aussi l’absence de professeur purs en mathématiques constitue un frein au développement des séries scientifiques. Souvent, ce sont des professeurs de sciences naturelles ou sciences physiques qui assurent les cours là où auparavant il y avait des maitrisards en mathématiques. Il en est de même pour la philosophie dont les cours sont dispensés par des sociologues.

Le mouvement d’humeur en cours des professeur de philosophie inquiète le proviseur. ‘’Quatre parmi nos cinq professeurs sont concernés », signale-t-elle. Les grévistes s’offusquent contre l’arrêt de la formation continue des professeurs. Ils ont rendu les copies de composition qui ne sont pas encore corrigées, souligne-t-elle.

Un fait rarissime pour être souligné. Amadou Mahtar Mbow, renseigne un tableau accroché sur les murs du LCOFT a été ministre du Sénégal (1957-1958) avant de devenir professeur au lycée Faidherbe (1958-1964). Il retrouvera un poste ministériel (1966-1970).

Ce lycée a aussi accueilli de brillants élèves devenus personnalités politiques reconnues au Sénégal et dans le monde. Il y a le président Abdou Diouf mais aussi Moustapha Niasse, Amath Dansokho, entre autres.

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