L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) juge que malgré les progrès réalisés ces dernières années, le secteur de la santé au Sénégal demeure confronté à des « insuffisances » et des « contraintes importantes » pour un accès universel aux services sanitaires à travers un système résilient répondant aux besoins de la population sénégalaise, sans discrimination de genre, de statut socio-économique et d’origine ethnique.
« Ces insuffisances ont trait à l’équité dans l’accès et l’utilisation de services de santé selon le milieu de résidence, le niveau d’instruction et le statut socio-économique », indique un document portant stratégie de coopération de l’OMS avec le Sénégal.
Il a été présenté au ministre de la Santé et de l’Action sociale, mardi à Dakar, en présence de ses principaux collaborateurs et de divers acteurs du secteur.
Intitulé « Stratégie de coopération 2023-2026 », ce document élaboré par l’équipe pays de l’OMS, relève que « la disponibilité et l’utilisation des services de santé sont limitées par une répartition inadéquate des infrastructures, des ressources humaines, des équipements et des ressources financières ».
Il pointe également « la capacité limitée du système à mettre en place des mécanismes de financement qui permettent une offre de services de santé de qualité ».
Il y a aussi que la part du budget national allouée à la santé « reste faible et les opportunités offertes par le secteur privé ne sont pas mises à profit pour le financement du secteur », selon le document.
En conséquence, souligne la même source, « la forte contribution des ménages aux dépenses de santé » entrave l’accès des populations à des « services de santé de qualité ».
De même, la fonctionnalité « insuffisante des cadres multisectoriels ne permet pas au ministère de la Santé et de l’Action sociale de capitaliser les interventions et les ressources des autres secteurs et de disposer des données notamment sur les déterminants de la santé », relève le document.
Il note toutefois que « malgré ces défis, le Plan Sénégal émergent a permis la mise en œuvre de stratégies et de plans nationaux de développement sectoriels (…) avec des progrès significatifs obtenus dans l’amélioration de la santé des populations ».
Il fait ainsi état d’une « baisse du taux brut de la mortalité générale de 7,7% à 6,8% en 2019, et une augmentation de l’espérance de vie de 64,7 ans en 2013 à 67,4 ans en 2019 », la même tendance étant observée pour les autres indicateurs de mortalité, selon la même source.
La couverture des services de santé de la reproduction, maternelle, néonatale et infantile, des adolescents et jeunes (SRMNIA) et des personnes âgées a également évolué, passant de 59,5% en 2017 à 60,7% en 2019, ajoute le document.