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Me Cheick Oumar Konaré : « Le Mali doit tout de suite décider de sortir de la Cedeao…»

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De l’espoir au désespoir. Les Maliens ont suffisamment tiré de leçons sur le sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), tenu samedi 4 juin à Accra, au Ghana, sur la situation du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée Conakry. Pour l’avocat de renom, Cheick Oumar Konaré, le Mali doit quitter l’organe régional et choisir la durée que souhaitent ses citoyens pour la transition en cours.

Les Maliens doivent donc encore leur mal en patience. En effet, le sommet du samedi dernier, supposé être une panacée à la souffrance des populations, s’est tourné en défaveur du Mali. Les sanctions en cours depuis le 9 janvier dernier devraient, suivant l’analyse de plusieurs personnes, prendre fin à partir du 4 juin 2022. Hélas ! Le même vent de galère et de cherté de la vie continue de frapper le peuple déjà plongé dans une crise (sécuritaire) protéiforme datant de 2012.

Une situation (asphyxie du pays) traduisant le refus des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Uemoa et de la Cedeao à lever les sanctions économiques et financières édictées contre le Mali. Suivant l’analyse de l’éminent juriste, Cheick Oumar Konaré, l’heure est venue pour le pays de quitter l’organisation régionale, pour être en paix durant cette phase transitoire.

« Le Mali doit tout de suite décider de sortir de la Cedeao et décréter une transition selon la durée qu’il souhaite. Ça peut aller jusqu’à cinq (5) ans, s’il le veut », tel est l’avis de l’avocat. Prenant une telle décision, le pays doit également chercher à se tirer d’affaire, tissant ses rapports avec des partenaires qui lui ont été toujours honnêtes et probes. En tout cas, Me Konaré encourage les autorités à quitter l’institution africaine en allant vers la Chine et la Russie, pour la stabilité et la maitrise de la donne après sa rupture avec les organes politiques (Cedeao) et financiers (Uemoa) africains.

« Le Mali doit aller en Chine et en Russie pour s’endetter en leur donnant des garanties sur nos mines d’or et sur l’Office du Niger. Cela va prendre trois (3) à quatre (4) ans. Pendant ces trois (3) à quatre (4) ans, nous remettons notre pays sur pied et on s’en fout de la Cedeao », soutient le juriste. Invité sur le plateau d’Africable télévision, l’homme de droit a effleuré l’argument sur lequel s’appuient certains chefs d’Etat africains pour critiquer les autorités maliennes : « L’argument de la légalité qu’ils sont en train d’utiliser pour dire que c’est une junte qui dirige le Mali est spécieux. C’est un argument qui ne vaut rien, dans la mesure où tous les chefs d’Etat des pays que nous voyons au niveau de la Cedeao sont venus au pouvoir par un moyen ou par un autre à travers un coup d’Etat ».

Pour ce qui est le cas d’Emmanuel Macron, le Président français, qui n’arrête lui-aussi d’employer le mot pour diffamer les autorités maliennes, Cheick Oumar Konaré semble persuadé d’une chose : « La France elle-même, les deux illustres personnages de l’histoire française, Napoléon et De Gaulle, ne sont pas des civils. Ils sont putschistes. Napoléon a fait le coup d’Etat pour renverser les révolutionnaires. De Gaulle, lui, il était véritablement un chef rebelle.

C’est en tant que chef rebelle qu’il est venu ramasser nos ancêtres pour libérer la France ». Aux autorités de l’Elysée, il pose la question suivante : « Quand les deux grandes figures de votre histoire sont des putschistes et des chefs rebelles, comment pouvez-vous venir nous reprocher d’avoir une junte à la tête du Mali ? ».

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