Au Sénégal, une accalmie a été notée depuis quelque temps sur les départs de candidats à l’immigration irrégulière. S’il en est ainsi, c’est parce qu’il y a des actions coordonnées des agents de sécurité par rapport à la surveillance des côtes, ce qui a poussé les réseaux de trafiquants à se déplacer dans les autres pays limitrophes.
Il y a une baisse de départs de candidats à l’immigration irrégulière depuis près d’un an. Le secrétaire permanent du Comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine (Cilec) qui a fait le constat, renseigne que le Sénégal est arrivé à ce résultat grâce à des actions coordonnées par les forces de défense et sécurité du pays. Selon Mamadou Bocar Ly, la surveillance des frontières sénégalaises est devenue une réalité. Cela a permis de mieux neutraliser les réseaux de trafiquants.
« Durant le second semestre de l’année 2021, le Cilec a pu centraliser toutes les données liées à l’immigration irrégulière et à constater qu’il y a une chute de départs clandestins de migrants. D’ailleurs, ce recul se poursuit. La tendance est maintenue en ce premier semestre de l’année 2022. Les départs ont drastiquement régressé grâce aux actions des services opérationnels de la Police nationale, à savoir la Direction de la Police de l’air et des Frontières, la Direction de la Sécurité Publique (Dsp), de la marine, de la gendarmerie nationale, mais également de la Direction générale de l’administration territoriale », a-t-il précisé. Selon lui, « le constat qui est fait est qu’actuellement les départs se font au niveau des pays voisins. Les trafiquants de migrants sont actuellement repérés dans des pays frontaliers comme la Gambie, la Mauritanie ».
Le Sénégal abrite du 10 au 12 mai 2022, la conférence régionale de haut niveau des directeurs généraux, haut-commandants des forces de sécurité intérieure, magistrats et fonctionnaires de la justice, sur le trafic de migrants et pratiques assimilées. Cette initiative de l’Onudc vise à mieux asseoir les avancées en matière de lutte contre la traite des personnes. « En septembre 2021, un nouveau plan d’action contre le trafic de migrants a été mis en œuvre. Cette lutte contre les réseaux criminels stimulera la coopération et soutiendra le travail des services répressifs et judiciaires pour lutter contre le trafic de migrants souvent lié à la traite des êtres humains », a déclaré le Directeur de l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’Onudc, Amado Philiop de Andres.
Les avancées du Sénégal selon le ministre de l’Intérieur
Il faut dire qu’en matière de trafic de migrants et la traite de personnes, la Déclaration de Niamey, en 2018, reste le cadre référentiel en Afrique de l’Ouest. Mais le Sénégal a réalisé des progrès considérables notamment en termes de législation. « Le Sénégal a très tôt mis en place les dispositifs de riposte. Ainsi, dès 2005, il a intégré dans son arsenal juridique répressif, de lourdes sanctions contre les auteurs de trafic de migrants ou d’infractions connexes.
Dans le même ordre d’idées, en 2018, il a été créé au sein de la Direction de la Police des Frontières, de l’air, spécialisée avec une compétence nationale : la division de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées. Sans oublier la création, au niveau du ministère de la Justice, le Cellule de lutte contre la traite des personnes. Au-delà de tous ces mécanismes, il a été jugé nécessaire d’aller plus en avant. C’est pour cette raison que le président de la République a décidé, en décembre 2020, d’instituer au sein du ministère de l’Intérieur, un comité interministériel de lutte contre l’immigration irrégulière », dixit le ministre l’Intérieur et de la sécurité publique Antoine Félix Diome