Mame Thierno Birahim MBACKE (1862- 1943), autrement appelé Cheikh Ibra Faty ou encore Ndamal Darou, est né à Porokhane de la sainte Sokhna Faty Issa DIOP et de Serigne Mame Mor Anta Sally MBACKE (Q’ALLAH SWT agrée son œuvre).
Frère cadet de notre très bien aimé et vénéré guide Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE, Khadimou Rassoul, fondateur du mouridisme, il fait partie de ces créatures d’exception qui, par la beauté et la pureté de la lumière qu’elles dégagent, illuminent toute la terre permettent à leurs contemporains et à ceux qui viennent après eux, de jouir pleinement et sans se perdre dans les méandres de l’insondable, des bienfaits d’ALLAH le SUBLIME, en déjouant tous les pièges de Satan le maudit. Notre Créateur, pour la réussite de la mission extraordinaire de ses élus d’exception, les a toujours fait seconder par des apôtres choisis par LUI. Mame Thierno Birahim MBACKE que nous voulons célébrer par cette modeste contribution fut de la trempe de ces hommes rares dont seul ALLAH peut cerner la grandeur. Tout de même on peut retenir que Cheikh Ibra Faty fut le premier Talibé, Serviteur, confident, bras droit et Homme de confiance de notre guide sans pareil, Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE, Khadimou Rassoul. Son destin était donc tracé comme le fut celui Arouna aux côtés du prophète Moussa ; de Seydina Ababacar le véridique, de Alioune le savant et de Oumar le courageux intrépide aux côtés de Seydina Mouhamad SAS!
UNE DESTINEE TOUTE TRACEE DE LETTRES D’OR
L’histoire enseigne qu’avant la naissance de Mame Thierno, Serigne Touba avait fait une prière et invoqué la grâce d’ALLAH SWT afin que le Maitre des cieux et de la terre lui fasse don d’un héros preux issu de la lignée de MBACKE Balla. Dès la venue au monde Mame Thierno, Mor Anta Sally annonça à Serigne Touba que sa prière venait d’être exaucée et qu’il venait d’avoir le bras droit qu’il sollicitait.« Je sais que si tu es l’héritier de Saint prophète Mouhamadou Rassouloulah SAS, il sera comme Alioune ou Omar pour toi ». Il leur prédit aussi qu’ils avaient ensemble pour destin de dominer le monde. C’est ainsi que Serigne Touba fut le premier à prier sur chacun de ses sept membres, dans la chambre de la sainte sokhna Faty Issa DIOP. Serigne Touba se chargea ensuite de son enseignement coranique, de son éducation et en fit son compagnons de tous les temps.
LA CONFIRMATION PUBLIQUE DU CHOIX.
A la mort de Mame Mor Anta Sally et son enterrement à Dékhelé, le partage de son héritage fut un instant unique qui confirma d’une manière jamais vue auparavant la pureté des liens fusionnels de ces frères, je dirais de ces astres né pour illuminer le monde. Ils marquèrent leur désintérêt des biens terrestres sacrifiés et abandonnés pour se consacrer exclusivement à l’adoration de DIEU. Renonçant à tout bien matériel hérité de son père, Serigne Touba déclara « DIEU me suffit et je me suffis de placer toute ma confiance en LUI. Le seul héritage que je réclame de mon père est Mame Thierno. Il me suffit largement comme part d’Héritage et Mame Thierno se suffira de moi ». Témoignage pouvait-il être plus fort pour situer la place prédestinée de Mame Thierno aux cotés de Serigne Touba ? Assurément non! Et devant l’assistance toute préoccupée par des biens matériels, Ndamal Darou renouvela publiquement son allégeance à Serigne Touba. Ils démontrèrent ainsi, encore une fois et pour la postérité, ce que l’un était pour l’autre et qu’ils étaient sur terre pour une mission dont seul DIEU connaissait l’étendue. Serigne Touba disait : « Si Mame Thierno est blessé, c’est moi qui saigne » !!!Mame Thierno fut le premier à abandonner le lien de parenté au profit d’une allégeance –diebelou-absolue, pour un statut de mouride saadikh. La primauté de son geste qui est intervenu, avant le fameux appel de Mbacké Cadior, est à mon humble avis une date et un fait à inscrire en lettre d’or dans l’histoire du mouridisme. Mais le monde mouride se souvient aussi de Cheikh Ibra Faty pour le modèle achevé qu’il a été dans tous les rôles qu’il a joués ainsi que ses qualités portées à la perfection.
En effet, il fut: L’HOMME DE CONFIANCE, Mame Thierno Birahim MBACKE représentera courageusement et dignement Khadimou Rassoul devant les autorités coloniales qui s’étaient singularisées par leur iniquité, leur brutalité et leur volonté jamais dissimulée d’humiliation et d’anéantissement de l’idéal mouride et de ses représentants. Pour illustrer son statut d’homme de confiance des témoignages, venues de Serigne Touba lui-même suffisent. Cheikh Moussa KA rapporte que Serigne Touba a dit : « Thierno est ma main droite, il n’a pas d’égal, il est supérieur à tous car il a reçu de moi ce que personne n’a reçu et sait de moi ce que personne ne sait et il ne le divulguera jamais ». A la naissance de Serigne Abdou khadr MBACKE –l’Imam des Imams – Serigne Touba dira à Mame Thierno : « Aujourd’hui, tous ceux que tu verras et tous ceux qui te verront auront le paradis garanti ». Il est aussi notoirement connu qu’au moment de son départ en exil pour le Gabon Serigne Touba confia tout à Mame Thierno notamment ses enfants afin qu’il veille à leur éducation, leur formation religieuse et leur maitrise du coran; afin qu’ils aient une alimentation saine; afin qu’ils ne dorment jamais toute la nuit sans actes de dévotion; afin qu’ils ne soient jamais en compagnie de mécréants. Quand la peste qui dévastait le Baol a touché les enfants de Serigne Touba que ce dernier lui avait confié, il fit une prière en demandant à DIEU de prendre sa vie, celle de ses enfants ainsi que de sa mère et d’épargner en échange la vie des enfants de Khadimou Rassoul afin que la confiance placée en lui ne soit pas violée. Mame Thierno Birahim MBACKE accordait plus d’importance à la confiance de Serigne Touba qu’à sa vie, celle de sa mère et celle de ses enfants.
Le mouridisme et ses disciples, Il s’agissait de veiller à ce que les disciples mourides ne soient pas, comme le voulait le colon, désorientés par l’absence prolongé de leur guide et éloignés de la voie de DIEU. Cette mission aussi fut réussie au-delà des limites imaginées. Borom Darou , pendant l’éxil du Cheikh, assura le développement de l’enseignement du saint coran, la formation et le perfectionnement de très nombreux talibés dont 87 d’entre eux vont avoir le grade de CHEIKH. Quelques noms illustres parmi eux: Serigne Aliou DIOUF Lambaye ; Serigne Mapathé SYLLA ; Serigne Mbaye CISSE ; Serigne Mbaye NDIAYE ; Serigne Amar SENE ; Se-rigne Cheikh Madické SALL ; Serigne Matar DRAME ; Serigne Modou DIONGUE ; Serigne Saliou GAYE ; Serigne Amadou NDIR ; Serigne Matar Bineta LO, Serigne Abdoukarim LO……. Cheikh Ibra Faty s’acquitta à la perfection de cette charge et sera félicité par le grand cheikh à son retour d’exil ainsi que par Serigne Fallou –l’aimé de DIEU- qui dira « Baye Thierno da gno diangal baniou ni arr té yar niou ba niou ninrr », ( notre père Thierno nous a enseigné des connaissances sans limites et nous a prodigué une éducation parfaite pour qu’on ait une correction exemplaire).
Mame Thierno se révéla un excellent régisseur doublé d’un travailleur infatigable. Il défricha plusieurs hectares déterra, laboura des champs mais installa partout des foyers ardents pour l’enseignement du saint coran et la pratique de la souna sans que jamais une seule prière obligatoire ne soit ratée. Ses champs atteignirent des productions record mais il destinait tout à Serigne Touba. Il ne se constitua aucun patrimoine personnel. Il fonda plusieurs villages dont le plus célèbre, Darou Moughty, est aujourd’hui la seconde capitale du mourisme. En somme, Mame Thierno Birahim MBACKE (1862- 1943) dédia toute sa vie à Serigne Touba et fut son complément idéal parce que investi par ALLAH SWT dans une mission au cour de laquelle il a traduit à la perfection la pensée religieuse de Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE.
Ainsi, Serigne Touba donna à tous ses enfants des noms du prophète Mouhamad SAS et Mame Thierno donna à tous ses enfants des noms des saabas. Il fut et restera pour l’éternité, un modèle achevé du leadership assumé avec une sagesse rarement égalé et étonna par le fait qu’il incarnait toutes les vertus premières des compagnons du prophète de l’Islam. Pour son courage il est comparé à Oumar, deuxième khalif de l’Islam; son érudition est à l’image de celle de Seydina Alioune qui est surnommé la porte de tous les savoirs. Généreux et véridique il incarnait les qualités de Ababacar Sadikh. Je ne saurais terminer sans préciser que je ne suis pas assez érudit pour parler d’un homme d’une si grande dimension. En vérité seules l’affection et l’admiration que j’ai pour Mame Thierno Birahim MBACKE justifient cet article dont des voix plus autorisées corrigeront les écarts. J’implore humblement le pardon de tous et sollicite les meilleures prières pour tous les descendants de Mame Mor Anta Sally MBACKE, pour tous les mourides et pour tous les musulmans du monde.
( Abdoukarim NDIAYEabdndiaye2003@yahoo.fr )