Le tribunal de grande instance de Fatick (centre) a prononcé mercredi une peine de deux ans de prison dont un mois ferme à l’encontre du leader de l’Alliance pour le développement du département de Foundiougne (ADDF), Lamine Ndiaye, pour le saccage de la mairie de Djirnda, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Quatorze militants du leader de l’ADDF ont écopé de deux ans dont 10 jours de prison ferme.
En revanche, Doudou Sathie et Omar Thior, deux des proches de M. Ndiaye, ont bénéficié d’une relaxe pure et simple pour absence de preuves.
Trente-six personnes étaient mises en cause, mais seuls 16 prévenus étaient présents dans la salle d’audience. Parmi eux, Lamine Ndiaye, le leader de la liste de la coalition ADDF, pour l’élection du conseil municipal de Djirnda, le 23 janvier.
Tous avaient été inculpés pour association de malfaiteurs, incitation à un rassemblement non autorisé, dégradation de biens appartenant à autrui, dégradation de biens publics.
A la barre, les prévenus ont tous reconnu les faits qui leurs sont reprochés et ont dit ‘’regretter’’ les faits survenus dans la nuit du samedi 12 février dernier, lors desquels la mairie de Djirnda a été incendiée.
Me Bassirou Sakho, avocat de la partie civile, estime que ‘’les prévenus (…) sont liés par des liens de parenté’’. ‘’C’est extrêmement important’’, a-t-il argué.
‘’La pédagogie d’audience a finalement fini par produire une décision qui appelle tout le monde à la réconciliation et à la paix sociale’’, a ajouté Me Sakho.
Le tribunal a demandé 30 millions de francs CFA de dommages et intérêts pour la mairie, 5 millions pour Aïssatou Sarr, dont la boutique a été saccagée en même temps que le siège du conseil municipal, et 300.000 pour Ndèye Fatou Thior.
Le bureau de l’état civil et des meubles appartenant à la mairie ont été saccagés. Une partie du mur de clôture de la mairie a été endommagée.
Dans la nuit du samedi 12 février, des habitants du village de Djirnda s’étaient farouchement opposés, pendant des heures, à l’installation du maire élu Badara Diom, au siège du conseil municipal.
‘’Armés de coupe-coupe, de pierres, de bâtons, de bidons d’essence et d’autres armes, les partisans du leader de l’ADDF ont fait face aux gendarmes pendant plus de huit heures’’, indique un rapport officiel dont l’APS a obtenu une copie.
‘’Cette défiance des jeunes militants de l’ADDF à l’autorité a obligé le commandant de la brigade de gendarmerie territoriale de Foundiougne, Danga Faye, à faire appel à des renforts venant de Fatick et de Kaolack’’, poursuit le rapport.
Il signale que ‘’des renforts de la gendarmerie de Fatick et de Kaolack, ainsi que la présence d’officiers supérieurs, ont permis d’installer finalement le conseil municipal et le maire élu aux environs de 19 heures’’.
Après la cérémonie d’installation et le départ des gendarmes, des manifestants avaient mis le feu à la mairie et à la boutique d’Aïssatou Sarr, une conseillère municipale.