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3e Mandat: l’alerte mensongère et dangereuse de Mahmout Saleh qui trahit le secret de polichinelle de Macky

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Les élections locales à venir, ne seront locales que de nom. Ce sont des élections politiques, ce sont des élections nationales. Peu importe la personne qui incarne notre liste. Elle n’est pas déterminante. C’est l’enjeu politique contenu dans les élections qui est déterminant. Les résultats seront déterminants pour les élections législatives qui se tiendront cinq mois après. Nos résultats vont trancher le débat sur la candidature de Macky Sall à la présidentielle de 2024. Si on perd ces élections, ce n’est pas la peine de continuer. Mieux vaut rendre le tablier. Ces élections vont déterminer notre avenir politique en 2024« .
Ces mots ne sont sont pas tenus par le dernier militant ou allié de circonstances de l’Alliance pour la République. Ils sont de Mahmout Saleh, Directeur de cabinet du chef de l’Etat Macky Sall, qui était à Mbour le week-end pour les besoins de l’investiture des candidats BBY pour les élections du 23 janvier prochain.

Cela traduit de façon assez claire, l’ambition de l’actuel président de la République de briguer illégalement un troisième mandat en 2024. Tout le contraire de ce qu’il avait dit en public et écrit noir sur blanc dans son livre « Le Sénégal au coeur » à la veille de l’élection présidentielle de 2019.
A la 165e page de cette biographie décrite comme une « profession de foi », le fondateur de l’actuel parti au pouvoir écrit ceci:

« Dans les dernières pages de ce livre tout au long duquel j’ai décliné ma foi et mon ambition pour ce Sénégal que je pote au coeur et que j’ai à coeur de servir, me tournant vers mes compatriotes, je voudrais leur dire ceci:
En février 2012, m’accordant votre confiance, vous m’avez élu à la tête du Sénégal. Vous l’avez fait sur la foi des engagements que j’avais pris devant vous.
Tout au long de mon mandat qui s’achève, je me suis efforcé de traduire en actes, l’essentiel des promesses contenues dans le « Yonnu Yokkuté » et déclinées par la suite dans le Plan Sénégal émergent. Et cela, je l’ai fait en mon âme et conscience.
Et me voici de nouveau devant vous en vue de solliciter votre confiance pour un second et dernier mandat.
« 

 

3e Mandat: l'alerte mensongère et dangereuse de Mahmout Saleh qui trahit le secret de polichinelle de Macky
Certes, la parole de Macky Sall ne vaut pas un clou. L’on se rappelle de sa promesse en 2012, aux côtés de Nicolas Sarkozy et devant les caméras du monde entier de réduire son mandat de 7 à 5 ans, alors qu’il venait fraîchement d’être élu. « Le Sénégal est un pays démocratique et il le restera. Et je veillerai personnellement à ce que ce modèle de démocratie soit irréprochable. C’est la raison pour laquelle dès l’entame de mon mandat, j’ai décidé à renoncer à deux (2) années de mandat, pour passer d’un septennat vers un quinquennat. Et je ferai inscrire dans la nouvelle Constitution qui va consolider, disons, les aspects démocratiques, pour que le mandat soit désormais de 5 ans renouvelable une seule fois« , affirmait-t-il lors de sa toute première visite en France, en tant que président de la République.

Les éloges de son homologue d’alors, lors de cette fameuse conférence de presse conjointe à L’Elysée, ne lui ont pas empêché de se dédire en maintenant son mandat de 7 ans.

« Je ne mêle jamais ma famille à la gestion du pays »

L’on se rappelle aussi des confidences du chef de l’Etat Macky Sall à nos confrères de Jeune Afrique, le 28 décembre 2016. Quand il confiait à son jeune frère Aliou Sall qu’il n’allait jamais le nommer par décret. « Je ne mêle jamais ma famille à la gestion du pays. Si mon frère a été amené à être cité dans des affaires de sociétés privées, c’est parce je lui avais justement indiqué très clairement, dès ma prise de fonctions, qu’il ne bénéficierait jamais de ma part d’un décret de nomination, notamment en raison de l’histoire récente du Sénégal [Wade père et fils] et parce que je ne voulais pas être accusé de népotisme. Je lui avais même conseillé, à l’époque, d’essayer de voir dans le privé« , disait Macky Sall.

La suite, tout le monde la connait. Le 11 septembre 2017, il signe un décret pour nommer son frère Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignation. Ce dernier sera obligé de rendre sa démission en juin 2019, après le scandale  révélé par un documentaire de la BBC sur les contrats pétroliers et gaziers au Sénégal, dans lequel il est cité

La Constitution ne permet pas à Macky de se représenter en 2024

Il est bien de préciser que ce ne sont pas la parole de Macky Sall et ses promesses de ne pas se représenter qui rendent invalide sa candidature pour 2024. Encore moins les résultats des élections Locales du 23 janvier 2022, comme voudrait le faire croire son Directeur de cabinet. C’est la nouvelle Constitution du Sénégal votée en 2001 qui ne lui permet pas.

Juridiquement, Macky Sall a été élu en 2012 sur la base de la nouvelle Constitution de 2001 et réélu sur la base de la même Constitution (qui n’a pas été CHANGÉE mais REVISÉE en 2016) qui n’a jamais posé le problème du renouvellement des mandats mais de leur durée (qui est passée de 7 à 5 ans).

Macky Sall n’est non plus pas dans la même position de Wade, qui n’a pas été élu en 2000 sur la base de la Nouvelle Constitution de 2001 (d’où le principe de la non-rétroactivité qui argumentait la décision de feu Cheikh Tidiane Diakhaté ). C’est la Constitution de 2001 qui est toujours en vigueur. Le référendum de 2016 ne l’a pas abrogée mais révisée. Et il n’a pas discuté l’Article sur les deux mandats consécutifs. Il a réduit leur durée. Donc juridiquement, Macky Sall n’a pas le droit de se représenter en 2024.

Après les événements de mars 2021, qui ont fait 14 morts et mis le pays à feu et à sang, bon nombre d’observateurs de la scène politique avaient naïvement laissé entendre que le peuple avait définitivement réglé la question du « Troisième mandat » en s’opposant farouchement à la volonté de Macky Sall d’emprisonner le chef de l’opposition Ousmane Sonko. La dernière sortie de son Directeur de cabinet prouve le contraire. L’actuel locataire du Palais n’a jamais enterré sa volonté de briguer « illégalement » un nouveau mandat. C’est même un secret de polichinelle.

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